Le 13 septembre 1917, le sergent Joseph Roybon mourait sur le champ de bataille de Berry- au-Bac, près de Reims en Champagne. Appelé en 1910 pour effectuer son service militaire, il avait été incorporé le 1er octobre au 22e régiment d’infanterie basé à Bourgoin.
Libéré de ses obligations militaires en 1912, il fut rappelé le 3 août 1914, pour rejoindre ses compagnons d’arme et la mobilisation générale. Joseph avait 25 ans.
Des documents recueillis par Christiane, la petite fille de Joseph Roybon, témoignent de cette disparition. On y retrouve la trace de l'engagement fatal où Joseph Roybon, posté en première ligne de tir à la mitrailleuse, fut l'une des six victimes atteintes par des éclats d'obus.
Quelques années plus tard, Joseph fut décoré à titre posthume et sa dépouille rapatriée à Vourey en 1921.
Mort en héros :
Plus tard un courrier de son supérieur, le capitaine Mouy mentionnait : « Le sergent Joseph Roybon est mort en héros. J’ai pu lui parler avant sa mort, au poste de secours, où cet admirable garçon a trouvé des forces encore pour me remercier de ma visite. Souvenirs gravés à jamais par cette délicate maîtrise de soi au dernier moment » conclut l’officier.
Jean Roybon, unique enfant, n’avait qu’un an lorsque son père fut tué au combat le 13 septembre 1917. Futur premier magistrat de Vourey, il était né le 28 septembre 1916.
Quelques années plus tard, au rapatriement de la dépouille dans le cimetière voureysien, Jean n’avait que cinq ans.
L'épouse de Joseph, Renée Roybon, âgée de 26 ans, endossait le dur statut de veuve de guerre et de chef de famille.
Plus tard, le 7 juin 1919, le greffe du tribunal saint-marcellinois rendait un avis favorable à sa requête, sous cette mention : « La Nation adopte le mineur Roybon Jean Joseph, désormais pupille de la Nation ».
La disparition de Joseph Roybon bouleversa l’avenir de l'entreprise familiale de briqueterie qu’il fallut alors céder.
Renée Roybon dut se consacrer aux travaux de la ferme, mais assura aussi la gestion comptable des chalets Ferrero.
Jean, libéré du service militaire en 1939, prit le relais de l’exploitation agricole et la conduisit jusqu’à sa reprise par son fils et ses petits-fils. Renée Roybon est décédée en 1967, à l'âge de 77 ans.
Installé sur le parking ombragé dans l'axe de symétrie de l’école, le monument est tenu à distance des pavés autobloquants de son revêtement par une bordure carrée calcaire affleurante.
A l'intérieur de celle-ci, dans chaque angle, un petit piédestal de pierre à congés (angles abattus en écusson) porte un obus de belle taille dressé et peint en rouge.
Des buis forment une haie basse entre eux et au centre du sol en gravier prend place un socle carré à deux degrés (supérieur chanfreiné).
Sur le degré inférieur a été ajoutée (face sud) une petite stèle de calcaire (socle bas, corps limité découpé irrégulièrement en partie haute, inscription).
Le socle surélève le monument en forme d'obélisque. Il forme en bas un piédestal délimité par sa haute base (saillante, moulurée) et une forte bague moulurée à effet de chaperon.
La base est signée "TARDY Sculpt à Tullins" et forme une petite avancée côté ouest vers la route.
C'est une console galbée, sculptée en relief des dates "1914-1918" et portant sur sa tablette un casque réglementaire en ronde-bosse qui paraît sortir de la moulure.
Le corps monolithe est donc trapézoïdal et porte sur chaque face des inscriptions à la graphie travaillée.
Il s'agit de listes de morts, par année, qui occupent les faces nord, ouest et sud pour la première guerre mondiale (28 noms).
A l'arrière (face Est côté école) l'inscription est double pour inclure la guerre de 1870 en haut, celle de 1939-45 en bas (5 noms).
L'agencement paraît lié aux dates de mort (pas d'ordre alphabétique) et les grades des disparus sont indiqués (en minuscules).
Au-dessus de l'épaisse bague moulurée, le corps en obélisque se poursuit (nouvelle base moulurée) et se termine en pointe sur chaque face, au-dessus d'une gorge qui enserre le pourtour.
Une palme dressée, sculptée en bas-relief, broche sur cette gorge côté ouest (face à la route) avec un ruban noué à sa tige (extrémités en fanion).
Au-dessous sur la même face, une guirlande de feuilles de laurier enrubannée repose sur deux gros clous décorés placés sur côtés nord et sud.
Sa courbe marquée au centre, donc toujours sur le côté ouest, est accentuée par la croix de guerre également sculptée qui paraît en pendre.
L'inscription gravée entre ce décor et la base sert de dédicace : "AUX ENFANTS DE VOUREY / MORTS POUR LA FRANCE".
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