Vous vous trouvez actuellement au cœur du quartier de Sanissard.
Ce quartier est le plus ancien du village de Vourey.
Autrefois ce lieu se nommait le « Mas de la merceri » puis « Mercuri ».
Ce nom vient conforter la thèse de l’existence d’une ferme gallo-romaine à proximité.
Il signifie en effet Mercure, l’un des dieux les plus populaires de la gaule, très à l’honneur chez les Allobroges.
Pour les gaulois c’était le dieu des passages et des voyages. Sans doute trouvait-on en ce lieu un temple dédié à Mercure.
A cela s’ajoute le fait qu’à la place de la route départementale actuelle existait une voie romaine.
Les noms de « pavé » qui subsistent, d’une part, vers les tuileries, d’autre part, du côté de Moirans en sont la preuve.
Ce nom de Sanissard, comme expliqué précédemment, fut nommé dans les temps anciens « Le Sanissay » ou encore « Sanissa ».
Ce changement de nom fut sans doute pour éviter les cultes païens au dieu Mercure.
Nous pouvons toutefois risquer une hypothèse d’explication.
Il serait formé de l’adjectif latin « sanus » (sain), et du nom latin « ex-sartum » signifiant défrichement (essarts) et devenu « -issay ».
Ce lieu salutaire, c’est-à-dire propice à une bonne santé, pourrait s’expliquer par la présence de bains à proximité vers Fures, et qui étaient déjà appréciés des romains.
Le 19 mars 1880 naquit à Sanissard, dans la maison derrière vous, Monsieur Joseph Paganon, où ses parents, Alexandre Joseph Paganon et Marie Rambaud, étaient instituteurs.
En 1908, à l’âge de vingt-huit ans, il est nommé le plus jeune conseiller du Commerce extérieur de France.
Plus tard, accompagnant « Le tigre » - Georges Clémenceau - sur le front et dans les tranchées pendant la première guerre, Joseph Paganon est surnommé
« L’ombre du Père-La-Victoire ».
En 1920 il est élu maire de Laval puis conseiller général du canton de Goncelin en 1925.
De janvier 1933 à février 1934 il s’’installe dans le fauteuil de ministre des travaux publics.
Du 7 juin 1935 au 24 janvier 1936, Joseph Paganon occupe le poste de ministre de l’intérieur dans le gouvernement de Pierre Laval.
On loue sa souplesse, sa patience et son habileté déployées au cours des manifestations de rue.
Monsieur Joseph Paganon, malade et atteint d’un cancer, meurt à Paris le 1er novembre 1937.
L’académicien André François-Poncet dira de lui :
« Paganon était un charmeur, doué d’une intelligence et d’une sensibilité si aigues, quelles pénétraient jusqu’à la racine des choses et jusqu’au fond des hommes ».
Tant de choses sont encore à découvrir dans le quartier de Sanissard…
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