La place du May était l'ancien nom de la place de La Fontaine Ronde actuelle. Elle perdit son appellation au XIXe siècle, lors de la création de la fontaine de M. de Tourneuf.
À l'origine, le may était le nom du four banal (four que le seigneur local mettait à la disposition de la population, moyennant un droit à payer), qui existait à la limite Est du château (connu aujourd'hui sous le nom de Val Marie), et qui fut déplacé pour être reconstruit près de la fontaine ronde.
Au XXe siècle, lors de la réorganisation des noms de voiries à la demande de la Poste, pour faciliter la tâche du facteur, la place du May revit le jour, à quelques pas de son ancien emplacement. C'est ainsi que nous la connaissons aujourd'hui.
Dès les premiers mois de la Révolution, une des tâches de l’Assemblée constituante fut de jeter les bases d’une nouvelle organisation administrative du pays.
C’est ainsi qu’intervint, le 14 décembre 1789, le décret qui créait 83 départements.
Ce décret marqua une date importante dans l’histoire des communes, puisqu’il instaura la première démocratie municipale. En exécution de ce texte, dès les premiers mois de 1790, toutes les communes de France procédèrent à l’élection de leurs représentants municipaux. À Vourey, les textes de cette première élection manquent, mais grâce à quelques documents il est possible d’en reconstituer le déroulement.
Selon les termes du décret de 1789, seuls les citoyens actifs pouvaient voter ou être élus. Pour être "citoyen actif", il convenait de satisfaire à ces obligations :
- Avoir plus de 25 ans.- N’être ni serviteur à gages, ni domestique.
- Etre inscrit sur les registres de la Garde nationale.
- Payer un impôt équivalent à 3 journées de travail.
Avec ces critères très restrictifs, Vourey, avec une population d'un millier d'habitants, ne comptait qu'environ 90 citoyens actifs.
Dans le courant du mois de février, ces citoyens actifs furent invités à se réunir dans l'église, seul lieu permettant d'accueillir tous les futurs électeurs. La procédure de l’élection fut longue et laborieuse. Les citoyens actifs commencèrent par nommer un bureau provisoire composé d’un "président d’âge", qui lui-même désignait un secrétaire, et de trois "scrutateurs d’âge".
À Vourey, en fonction de la taille de la commune, il fallait élire :
- Un maire, agent exécutif de la commune.- Un procureur spécialement chargé de défendre les intérêts collectifs des habitants.
- Un corps municipal de 5 officiers.
- 12 notables.
Pour les affaires importantes, le corps municipal se réunissait avec les notables et composait alors le conseil général de la commune.
La première municipalité fut ainsi composée :
- Maire : M. Jean Rachais- Procureur : M. Jean Jourdan
- Officiers municipaux :
• M. Georges Bertrand
• M. Antoine Barral
• M. Joseph Chorier
• M. Jean Mosnier-Bernard
• M. Claude Fays
- Notables :
• M. Honoré Jourdan
• M. Pierre Dallière
• M. Joseph Grollier
• M. Pierre Sadion
• M. Louis Massit
• M. Antoine Gautier
• M. Etienne Nemoz-Bonjean
• M. François Durand
• M. Claude Tournu
• M. Etienne Charamel
• M. Jean Vitaz
• M. Claude Sage
Les premières réunions de l’année 1790 eurent lieu chez le maire, Jean Rachais, mais la décision fut prise dès le 2 décembre 1790 de louer au sieur Claude Tournu, un des notables du conseil, une chambre située au premier étage d’une maison que ce dernier possédait au centre du village. Cette maison existe toujours aujourd’hui. Il s’agit de la maison de M. et Mme Vézin, située au hameau du Ruisseau.
Le conseil se réunit 47 fois en 1791, et 48 fois en 1792 soit, en moyenne, une fois par semaine.
"Ledit sieur procureur de la commune, considérant qu’il est indispensable pour le bien de la communauté d’avoir un endroit où pouvoir s’assembler et tenir toutes les assemblées nécessaires, a observé qu’il a découvert une chambre située dans le centre de la communauté appartenant à sieur Claude Tournu qui, par la situation, convient parfaitement à l’objet auquel on la destine, et prie de même le conseil de délibérer sur sa proposition.
Sur quoi lesdits sieurs officiers et notables, ayant réfléchi, ont délibéré à la grande majorité qu’ils ne pouvaient se dispenser de louer une chambre pour y tenir ses assemblées, attendu que la communauté n’a point de maison de ville.
En conséquence, ils ont demandé audit sieur Tournu, ci-présent, de leur déclarer si elle peut servir en l’état où elle est, c’est-à-dire sans réparation, à quoi il a répondu qu’il y ferait tout ce qui serait nécessaire pour la rendre commode et, tous d’accord sur le prix du loyer, il est intervenu les conventions qui suivent :
Entre les sieurs officiers et notables de la communauté de Vourey, d’une part, sieur Claude Tournu et demoiselle Vincent, veuve Treillard, sa belle-mère, pour laquelle il se fait fort d’autre part, est convenu que ledit sieur Tournu loue aux dits sieurs officiers, pour deux années qui prendront leur commencement aux fêtes de Noël prochaines et finiront à pareil jour, une chambre dans la maison d’habitation de ladite demoiselle Treillard, au premier étage, prenant jour sur le chemin au levant, confinant Michel Chatroux du midi, à laquelle chambre ledit sieur Tournu s’oblige, pour y parvenir, de faire ouvrir une porte fermant à clef aussi solidement que faire se pourra, du côté du midi, d’y placer un escalier et de faire griller avec des barreaux de fer la fenêtre qui prend jour sur le chemin, à laquelle il sera placé des volets en dehors et des châssis en dedans, et cela au moyen du prix et somme de trente livres chaque année, payable auxdites fêtes de Noël, au moyen de quoi ledit sieur Tournu laisse la jouissance auxdits sieurs officiers d’un garde-robe qu’il fera fermer à clef, auquel s’oblige de faire les réparations nécessaires pour empêcher le dépérissement des papiers qui y seront fermés, s’oblige de même ledit sieur Tournu de fournir une table commode à pouvoir écrire dessus à quelle il fera mettre des tiroirs, six chaises, un banc et un chenet, promettant lesdits sieurs officiers de jouir et user de ladite chambre en bon père de famille."
La première mairie de Vourey fut donc, selon l’expression même de l’époque, une chambre commune.
Par cette même délibération, le conseil général nomma un secrétaire-greffier en la personne de M. Joseph Martinon-Labatie.
Le Ri Dolon : "Dolone", "dolon", le "rifz doron", le ruisseau "doulon", le ruisseau "douron".
Ce ruisseau appelé le Ri Dolon prend sa source sur la commune de Saint-Cassien où il porte le nom de "Capadière", puis de "Ruche" (de rus = ruisseau). Ensuite, le ruisseau sépare la commune de Moirans de celle de Charnècles.
Selon M. François Falchum Auteur d’un ouvrage "Les noms des lieux celtiques, vallée et plaines", ce nom est un dérivé en synonyme de "dol" et signifierait méandre, boucle, sinuosité. Le Ri Dolon serait donc un ruisseau sinueux.
Aujourd’hui, le nom de "Dolon" est celui d’un petit affluent de la rive gauche du Rhône, entre Vienne et Tournon, et "Doulonne" celui d’un ruisseau qui se jette dans le Doubs, à 14 km en amont de… Dol.
Ce modeste ruisseau voureysien est pourtant un "sacré monsieur" ! Les anciens lui prêtaient des vertus thérapeutiques. A une époque, un "hôpital" existait près de ses eaux pour soigner les lépreux.
Tel un torrent de montagne, le Ri Dolon a parfois laissé éclater sa colère lors d'inondations mémorables au cœur du village, comme en 1802, 1902, 1957 et plus récemment en 2002. D'important travaux ont été réalisés après la dernière crue pour l'apprivoiser "définitivement"…
Sous l’ancien régime, son parcours établissait la limite entre les deux mandements qui divisaient le village.
Tel un torrent de montagne, le Ri Dolon fit souvent parler de lui dans le passé de Vourey et pas toujours de la meilleure façon.
En témoignage le récit de cette crue qui se produisit au début de l’année 1802 :
"Le ruisseau Dolon, qui prend sa naissance à la montagne de Bavonne, venant par St - Cassien, et qui traverse notre commune, s’est si fortement accru pendant la nuit du 21 au 22 février 1802, et pendant les deux jours suivants, tant par les pluies que par la fonte des neiges et glace, que ses eaux sont sorties de leur lit et ont endommagé, non seulement les terres qui sont sur les deux rives, mais encore ont dégradé le chemin tendant de Vourey à Rives et au port de Sain- Quentin, de manière à ne pouvoir plus y passer avec voiture ni adoz de cheval sans y faire de grandes et urgentes réparations : ce chemin, qui sert à voiturer aux forges de Rives et de Renage, est entièrement couvert, dans quelques endroits, de plus de quatre pieds de grosses pierres et de graviers que les eaux du ruisseau y ont entraîné et, d’autres endroits, il y a des creux d’environ cinq à six pieds de profondeur et les eaux dudit ruisseau occupent actuellement non seulement leur ancien lit mais encore le chemin dont il s’agit."
Et un siècle plus tard, très exactement, le ruisseau Dolon eut une nouvelle crue.
C’était les 31 mars et 1er avril 1902 : "L’eau est restée plusieurs jours dans les rues. Des dégâts importants furent causés aux habitations du Grand Chemin. Des habitations ont été détériorées, des champs, des prairies ravagés. Le chiffre des pertes causées ne serait pas inférieur à 10 000 F."
Ce ruisseau a toujours préoccupé, inquiété et surpris les habitants. Les tentatives d’endiguement furent nombreuses et l’on croyait chaque fois avoir dompté le Ri Dolon… En vain !
Depuis la construction de l’autoroute Lyon-Grenoble, dans les années 1970, de nombreuses sources et ruisselets ont été détournés et renvoyés vers son lit. Son débit s’est alors accru et la masse plus importante de matériaux divers qu’il transportait boucha les grilles de protection qui avaient été mises en place.
En 1983, la Direction Départementale de l’Equipement proposa la création d'un bassin de décantation pour casser le cours du ruisseau. Les travaux furent réalisés en 1986.
Le 16 novembre 2002 le Ri Dolon, une nouvelle fois, a quitté son lit. L'inondation a totalement envahi le centre du village et la combe du Moulin. Une quinzaine de maisons ont été évacuées puis réoccupées progressivement.
Comme quoi, le Ri Dolon n’a pas tout à fait fini de faire parler de lui…
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